Le chant des cigales

il avait 18ans français d’origine et Chrétien, elle en avait 17 et pour leur plus grand malheur elle était d’origine Algérienne et surtout Musulmane .Pendant deux ans ils s’aimèrent clandestinement, les  frères  de Leila ne devaient pas avoir  connaissance de cette idylle, les réprimandes auraient été terribles. Aimer un Chrétien, un mangeur de cochonnaille, vous pensez ! Dans certains pays les filles sont lapidées pour une telle infamie. Mais cet Amour avait bien pris racines , la greffe du coeur d'une  Algérienne sur un chrétien avait réussie la sève circulait du pied mère au gréffon , l’espérance du fruit était  prometteuse.   Leur amour se nourrissait du désir de vivre au grand jour et non clandestinement comme l’on cache quelque chose de laid, de mal sain ou une infirmité, mais leur regard ne mentait pas, lorsque les beaux yeux ténébreux de Leila    se perdaient dans l’infini clarté des pupilles de son bien aimé , c’était déjà une dénonciation une trahison, tout en eux exprimait leur passion réciproque     .On les voyait de plus en plus ensemble , ho ils ne s’enhardissaient pas à se donner la main,  c’était risqué  car par jalousie ou par haine, ou tout simplement parce que quelqu’un aurait décidé qu’il n’était pas convenable qu’une « Arabe » puisse se salir avec un mécréant, aurait pu  les  dénoncer aux frères protecteurs gardiens de la virginité de leur sœur .  Un soir folle d’amour, en larmes, elle avoua tout à sa mère .La malheureuse ! Même si sa mère pouvait comprendre , cette dernière ne pouvait garder le secret car l’honneur de la famille, et les  commandements du prophète d’hallah auraient été bafoués. Être Musulman c’est plus qu’un sacerdoce, c’est un sang que l’on doit garder sans tâches, une lignée qui ne doit pas s’abâtardir  le sang des Mahométans ne doit se souiller au contact de celui des Chrétiens…….. Leila fut interdite de sorties  et en dehors des heures de classe, un chaperon l’accompagnait dans  tout ses déplacements. Avec la complicité d’une amie (Françoise, elle parvenait à lui faire passer des messages, auxquels  il ne répondait pas par écrit mais faisait une réponse verbale à leur amie commune,qui transmettait, il ne devais exister exister de traces des transgressions des consignes que Leila avait reçu de la part de sa famille.

Il restait plusieurs jours sans billet, et le dernier qu’il reçu de la longueur d’une page, lui exprimait l’Amour quelle éprouvait pour lui, c’était une lettre d’adieu, enflammée, jamais il n’en  reçu d'aussi belles, d'aussi émouvantes , d'aussi sincères, son grand regret lui disait elle, était de ne pas lui avoir offert ce qu’une fille a de plus précieux, de plus intime : sa virginité.

Leila fut envoyée en Algérie chez une tante qui devait se charger de son « éducation », jamais plus il ne reçut de nouvelles, jamais plus il ne revit Leila .